Ils furent 65, régnèrent de 481 à 1848 et ont marqué l’histoire de notre pays. Découvrez ou redécouvrez, quelques uns des grands monarques qui ont gouverné la France.
Louis XIV (1643-(1661)-1715)
Roi-Soleil, Louis le Grand, ces diverses périphrases ne désigne qu’un seul et même roi, celui dont le règne sembla interminable : Louis XIV.
Né Louis-Dieudonné car désiré pendant 23 années par ses royaux parents, il marque l’Histoire de France et du monde, notamment grâce à sa plus fabuleuse entreprise : Versailles et son amour tout particulier pour la guerre et quand même, les femmes.
Louis né à St-Germain-en-Laye en 1638. Il est l’héritier que tout le monde attend, car lorsqu’il vient au monde, cela fait déjà 23 ans que ses parents sont mariés. Louis XIII ayant trop souvent boudé le lit conjugal, préférant à Anne d’Autriche la chasse et certainement le sexe opposé, le peuple, ainsi que les grands, commençaient à désespérer de ne jamais voir un héritier direct succédé au roi.
Il n’est donc pas étonnant que l’enfant du miracle reçoive comme prénom Louis-Dieudonné.
Appelait à régner bien plus tôt que prévu, Louis est éduqué dans l’idée permanente qu’il est le roi suprême, placé sur le trône par la volonté de Dieu. Il devient officiellement Louis XIV en 1638, lorsque son père rend son dernier souffle. L’enfant, n’a alors que 5 ans.
A la demande de feu le roi Louis XIII, c’est son parrain, le cardinal Jules Mazarin (de son nom de naissance, Julio Mazarini), italien placé près du roi sur les conseils de son ancien ministre, le non moins célèbre cardinal de Richelieu, qui peaufinera son éducation et dirigera le pays. Il sera accompagné de la reine régente, Anne d’Autriche, dite « l’espagnole ».
Pendant 18ans, la France sera gouverné par une espagnole et un italien, qui travailleront tous deux à élever Louis au plus haut.
Lorsque son parrain meurt, en 1661, Louis le quatorzième, déclare devant le Conseil « Je vous ai fais assembler avec mes ministres et secrétaires d’État pour vous dire que, jusqu’à présent, j’ai bien voulu laisser gouverner mes affaires par feu Monsieur le Cardinal ; il est temps que je les gouverne par moi-même« .
Enfant, Louis fut traumatisé par la Fronde, guerre civile qui dura de 1648 à 1653, où parlementaires et grands princes s’affrontent. Les premiers désireux de retrouver leurs privilèges confisqués par Richelieu, les seconds, de renforcer le pouvoir de la royauté. Ces évènements amenèrent le jeune Louis à quitter Paris avec sa mère et à dormir dans la paille aux quatre coins du pays. Bien que Mazarin, alors détesté de tous, su gérer ces troubles, le jeune dauphin se promit de ne plus jamais vivre pareil cauchemar.
L’éducation du cardinal et de sa mère l’ont convaincu de la nécessité de régner seul et sans partage sur son royaume. C’est cette façon de gouverner qui vaudra au roi son surnom de « Monarque absolu« . On a souvent pensé que cette expression signifiait que Louis XIV était un tyran, non pas qu’il ne l’est pas été, mais rendons son sens premier à une péri-phrase soulignant simplement le fait qu’il gouverne seul, sans ministres… Ou presque.
Il gardera également de ces évènements, un goût certains pour la guerre. Ne dira-t-il pas, à l’aube de sa mort à son successeur : « Vous allez être un grand roi. Il faut pour cela que vous évitiez autant que vous le pourrez de faire la guerre : c’est la ruine des peuples. Ne suivez pas le mauvais exemple que je vous ai donné sur cela : j’ai trop souvent entrepris la guerre trop légèrement et l’ai soutenue par vanité ».
Il guide ses armées, mais n’a jamais physiquement combattu, tel qu’avait pu le faire son grand-père Henri IV. Son armée ne cesse de s’agrandir. Il gère les troupes d’une main de maitre et est très pointilleux sur les moindres détails des manœuvres. Nombreuses sont les guerres menées par la France sous son règne : guerre de Dévolution (1666) mené contre l’Espagne, guerre de Hollande (1672-1678), guerre de la ligue d’Augsbourg (1688-1697), guerre de succession d’Espagne (1701-1714), et bien d’autres encore !
La France sous Louis XIV. Carte extraite de la « Chronologie des rois de France », Pierre Valaud aux éditions Archi Poche
Il donnera aux frontières françaises un aspect assez similaire à celles que nous connaissons.
Louis a pour premier amour une certaine Marie Macini. Ce nom est désormais bien connu à la cour, car elle et ses sœurs y sont désormais installées, et pour cause, leur oncle n’est autre que le cardinal Mazarin. Les « Mazarinettes » comme on les appelle, font la joie du jeune roi, qui fréquentera en premier lieu les deux sœurs de Marie : Hortense et Olympe.
Après avoir pu attester de leurs compétences respectives, c’est sur Marie que Louis jeta son dévolu. Fou d’amour, il voulut l’épouser et en faire la Reine. Mazarin et Anne d’Autriche ne pouvant laisser faire, força le roi à oublier son amourette et à penser à la raison d’État. Ce qu’il fera dès lors, tout au long de sa vie. Pas sûr que ça n’est eu que des impacts positifs…
C’est le cœur brisé par le chagrin que Louis, après de multiples heurtes avec son parrain et sa mère à ce propos, choisit l’État. Il ne reverra plus jamais Marie, qui sera par la suite marié à un connétable du nom de Lorenzo Colonna.
Louis se marie en 1660 avec l’infante d’Espagne, Marie-Thérèse d’Autriche, dans le but de favoriser un rapprochement avec le pays voisin. Jamais il n’aimera profondément sa femme, qui se sentira toujours délaissée, dans un pays qui lui ai inconnu, une langue qu’elle ne parle que très mal, avec un peuple qui, comme son mari, connait davantage les maitresses en titre qu’elle même. Louis lui porte une sympathie presque imposée, et n’aura pour seuls mots doux qu’un, « c’est bien la seule peine qu’elle m’ait causé », lorsque la reine s’éteindra en 1683.
Peine qu’il saura vite oublier dans les bras de celle qui sera désormais sa femme. Marié dans le plus grand secret la nuit du 9 au 10 octobre 1683, à l’age de 48ans, à « la belle-indienne » ou encore « la veuve Scarron« , Françoise d’Aubigné, faite marquise de Maintenon. D’abord nourrisse des enfants légitimés de Louis XIV et de sa maitresse Madame de Montespan, elle saura satisfaire à son tour tous les plaisirs du vieux monarque. A la différence des autres, elle lui apporte également des plaisirs intellectuels et religieux, la marquise étant très pieuse.
C’est certainement ce qui lui offrira le privilège d’être épousé par son royal amant.
Roi chrétien, il ne peut tolérer qu’une autre religion côtoie librement la sienne. L’édit de Nantes, promulgué par Henri IV en 1598, est révoqué en 1685 par l’édit de Fontainebleau.
Celui-ci oblige les réformés à se convertir, une interdiction leur ai faite de quitter le pays, sous peine de lourdes sanctions (entres autres, être envoyé aux galères). Malgré tout, c’est un exode de près de 3 000 protestants qui s’annonce. La plupart d’entre eux étaient des intellectuels, artisans, commerçants, des forces vitales pour le pays, qui s’appauvrit soudainement.
La conjoncture est donc très mauvaise, surtout dans les dernières années du règne. Entre guerres, famines entrainées par des conditions climatiques terribles, ravageant les récoltes, se trouvent les cadeaux somptueux offert aux nombreuses maitresses et un désir de grandeur assouvit grâce à un certain palais… Versailles.
De modeste pavillon de chasse construit par Louis XIII pour « n’y plus dormir sur de la paille » lorsqu’il partait chasser, Louis XIV va ériger un véritable palais des merveilles, prisé par toutes les cours européennes.
L’un des plus grand chantier de tous les temps, nombre d’ouvriers y ont péri, nombre de modifications y ont été apportées pour que le palais du Roi-Soleil soit, pour le Roi-Soleil lui-même, parfait!
La galerie des glaces, la cour royale, les bosquets du Théâtre d’Eau, les jardins, les grands appartements, l’escalier des Ambassadeurs… Autant de lieux tous plus magiques les uns que les autres, et qui regorgent chacun d’histoires et secrets en tout genre…
Ce n’est pourtant qu’en 1682, 20 ans après le début des travaux que le roi s’y installe. Au milieu des gravats et des échafaudages encore debout, des tailleurs de pierres et des charpentiers, Louis XIV et sa cour commencent à prendre place dans les lieux.
Désormais, Versailles sera le point de rencontre de tous les grands de l’Europe, l’endroit où il faut être vu et surtout bien vu, du roi. Être remarqué et se démarquer, pour briller et atteindre le soleil. Mais tel Icare, les courtisans risquent, à trop s’approcher du grand soleil, de se brûler les ailes… et les perruques! Beaucoup tomberont tour à tour en disgrâce, à l’image de Nicolas Fouquet.
Surintendant des finances, il donna en aout 1661, une fête splendide en l’honneur du roi, dans son domaine privé de Vaux-le-Vicomte. Mais, loin d’être charmé par l’attention, Louis XIV note plutôt que son surintendant est plus riche que lui ! Il prend cela comme une insulte, et renvoi Fouquet. La disgrâce de ce dernier ne tient pas entièrement à cet épisode, mais il y a malheureusement contribué… Ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le bassin.
Être à Versailles est un privilège et le roi sait le faire savoir.
Le soleil s’assombrit…
Très malade, Louis XIV va subir de nombreuses opérations entre 1652 et 1711. Dès ses 9ans, il est atteint de la petite vérole, qui laissera son visage marqué à vie. En 1658, une violente fièvre typhoïde l’amène aux portes de la mort, et beaucoup croient son heure venue.
Mais c’est mal connaitre le coriace roi! Par la suite, ce sont divers tumeurs, blennorragie, dysenterie, fistules naso-palatine et anale (grâce à laquelle naitra le célèbre « God Save the King/Queen« ) et autres rhumatismes qui atteignent le vieux monarque de 70ans.
C’est dans la douleur que le soleil se couche, emporté par la gangrène, ce 1er septembre 1715.
Il a 76ans et a régné pendant 72 longues années.
Madame de Maintenon, femme initialement de petite noblesse, fonde une institution royale, destinée à accueillir et a éduquer les jeunes filles désargentées. Cette école est aujourd’hui toujours visible et connue, sa fonction à quelque peu évolué… Elle a décidé de s’y reposer à la mort de son royal époux et y finira elle-même ses jours.
Saint-Cyr.
Le grand tableau représentant Louis XIV en pied, fut commandé par le monarque lui-même, en 1701 et réalisé par le peintre Hyacinthe Riguaud. Le roi avait pour idée de l’offrir à son petit-fils, devenu roi d’Espagne par le jeu des alliances. Louis XIV fut tellement satisfait du résultat qu’il garda le tableau en France et en fit faire un second pour l’envoyer en Espagne.
Notons par ailleurs, que c’est de ce petit-fils de Louis XIV que descendent les actuels rois d’Espagne. Actuellement règne Felipe de Burbon (le nom Bourbon ayant été « espagnolisé »).
Les rois d’Espagne sont des descendants de Louis XIV.
Une Petite histoire de la grande histoire 