Marie Leszczynska

Connues, inconnues, mal connues, elles furent nombreuses à porter le titre de « Reine de France », mais trop peu à pouvoir en assumer pleinement le rôle, politiquement parlant.

Certaines furent supplantées par des favorites, quand d’autres auront un pouvoir trop important pour que l’Histoire ne le néglige.

Découvrons qui furent ses Reines de France, ou femmes de Rois.

Marie Leszczynska (1703-1768)

Marie Leszczynska

Petite princesse polonaise, élevée dans l’amour de l’art, de la musique et de la lecture, par un père aimant qui n’avait aucunement prévu de la marier à un roi, et qui plus est, le roi de France.

Aimé par son peuple d’adoption, très attachée à son père, elle vivra le grand amour avec son Roi de mari, jusqu’à l’arrivée de nombreuses concurrentes…

Son histoire avait tout d’un conte de fée. Cendrillon polonaise, elle régnera avec dignité pendant 43 ans, le plus long règne pour une souveraine de France.

Après la mort de Philippe d’Orléans (régent), à la fin de l’année 1723, le duc de Bourbon, premier ministre de Louis XV, s’inquiète de devoir trouver rapidement une épouse à son roi.

Louis XV

Louis XV

Ce dernier ayant une santé fragile et étant l’ultime descendant de la famille des Bourbons, il faut penser derechef à l’avenir du royaume.

Une liste de candidates potentielles est alors établies. Près de 100 noms de succèdent, mais aucunes ne semblent convenir : trop âgées, trop jeunes, trop protestantes, trop orthodoxes, trop pauvres…

Ne reste plus alors que la fille du roi deux fois déchu de Pologne, Stanislas Leszczynski. Ce choix fait grand bruit à la cour. En effet, ce roi détrôné, exilé, sa fille n’a pas la réputation d’être belle, elle est sans fortune et plus vieille que le roi de 6ans.

Le roi n’avait vu de sa future femme, qu’un portrait. Celui-ci reflétait la gaité et la fraicheur d’une jeune princesse, dont la peau parfaite ne fut pas endommagée pas une surcouche de maquillage, elle qui n’en portait pour ainsi dire, pas. Elle est de plus, très simple et ne porte que très peu de bijoux et d’apparat avant son arrivée à Versailles. En témoigne ce portrait (ci-dessus), où pour la première fois une reine se fait représenter sans les attributs royaux.

Elle plait à Louis, il plait à Marie, c’est un coup de foudre. Le mariage fut célébré en septembre 1725.

Marie ignore tout du dur métier qui l’attend et des règles de l’étiquette versaillaise. Néanmoins ce mariage fut heureux. 10 enfants naissent en 10 ans, et les époux s’entendent à merveille! Louis est un papa aimant qui prend plaisir à rendre visite à sa petite famille chaque jour. Rare père-roi de l’Histoire, avec Henri IV.

8 filles (dont les premières furent une paire de jumelles) et 2 garçons, la succession semble assurée! Marie Leszczynska a rempli son devoir de reine, et Louis estime qu’il a rempli celui d’époux. Marie dira plus tard « toujours grosse, toujours couchée, toujours accouchée ».

Madame_Adélaïde_de_France

Marie-Adélaïde de France, dite « Madame Adélaïde », « Madame quatrième » (1732-1800)

La grande famille sera tout de même marqué par le deuil : en 1733 « Mme.troisième » meurt, suivi en 1744 de « Mme.sixième » puis un plus grand drame, en 1733 également, le Duc d’Anjou, deuxième fils disparait. Elle fera également une fausse couche lors de sa première grossesse, et une autre en 1739.

De plus, les départs des plus jeunes princesses pour l’Abbaye de Frontevraud, blaissera profondément la Reine et sera marqué par le refus de la petite Adélaïde, plus fort caractère de la tribu, de quitter ses chers parents. Elle s’échappa du carrosse et les rejoignit. Les époux royaux ne purent se résoudre à la rendre aux nourrisses et elle eut le privilège de rester à Versailles, contrairement à quatre ces petites sœurs.

Un déchirement pour Marie qui ne reverra ses filles que 10 ans plus tard. Louis XV, conscient du drame que vit son épouse, décide de lui faire une surprise en commandant les portraits de leurs filles.

Marie Leszscynska fut aimée du peuple, qui la surnomma « La Bonne Reine« . Elle était aimante, douce, charitable, très bien éduquée : cultivée, musicienne et grande lectrice.

Délaissé par son mari après lui avoir « limité l’accès à sa chambre » -contrariant le monsieur!-, une autre grossesse risquerait de l’emporter selon ses médecins. Elle devient alors la Reine la plus bafouée et trompée de toute l’histoire de France. Pour preuve, les diverses maitresses du roi, sont aujourd’hui plus connue que la reine elle-même.

La torture de devoir supporter ces galantes qui ne se privèrent pas de s’afficher ouvertement avec le roi sans même prendre garde à la reine légitime, à l’image de la première de la longue liste, qui n’est autre que la Comtesse de Mailly, sa dame de compagnie, première des sœurs de Nesle.

La Marquise de Pompadour, la plus célèbre des favorites de Louis XV, intelligente, ne dénigra pas la reine, et poussa même parfois Louis à se rapprocher de son épouse. Les deux femmes cohabitèrent et la marquise respectait profondément la souveraine.

Marie LeszczynskaElle aimera profondément le roi, et Louis lui portera pour toujours une amitié sincère. Il continuera à aller la voir tous les jours et à discuter avec elle.

Elle se réfugiera ainsi dans les prières et la gourmandise, son pêché. Mais également et surtout dans la musique, la passion qu’elle partage depuis l’enfance avec son père adoré. Elle invitera même un jeune prodige encore peu connu : Wolfgang Amadeus Mozart, avec qui elle conversera en Allemand, rappelant par la même occasion à la cour, qu’elle est instruite et polyglotte. Et toc!

Très discrète, Marie ne put avoir une influence sur son mari. Meurtrie par la perte de ses enfants, et particulièrement de ses jumelles adorées à 24 et 26ans, emportées par la petite vérole, mais également du Dauphin, son dernier fils, voué à régner. Ainsi que par celle de son père, disparu dans l’incendie qui ravagea son château de Lorraine, offert en même temps que le Duché en 1766 par son royal gendre.

Trop tôt effacée du pouvoir, « ni haïe, ni aimée » dira le marquis d’Argenson, elle fut pleuré à sa mort en 1768 par un peuple, qui l’apprécié surtout pour sa bonté et sa force à supporter les infidélités ouvertes de son mari. Qui par ailleurs, lui reviendra et se montrera plus tendre que jamais dans ses dernières années. C’est lui qui recueillera ses dernières paroles, la serrera amoureusement dans ses bras et lui offrira des funérailles à sa hauteur. Monsieur regrette quelque peu sa conduite… Il aura au moins la décence de lui cacher sa relation avec la nouvelle maitresse en titre : la comtesse du Barry.

Elle s’éteindra dans un bonheur infini, dans les bras de son mari enfin retrouvé et qu’elle aime tant, et entouré de ses derniers enfants et petits-enfants. Elle souhaitait que son cœur repose au près de son père, à Nancy, ce sera chose faite.

Peu connues, la reine au plus long règne, dernière à mourir avec sa couronne, est passé à la postérité comme elle l’aurait certainement souhaité, dans la plus grande discrétion.

Le saviez-vous

Marie a toujours était très gourmande, comme son père. Celui-ci nous a d’ailleurs laissé en héritage uromanian-savarina-7ne fameuse pâtisserie… Le baba au rhum! Qui se nommait initialement « L’ali baba », en référence au conte des milles et une nuits et au personnage que Stanislas adoré. Il avait eu l’idée de tremper des brioches trop sèches dans du vin de Malaga, ce qui donna par la suite, le gâteau que nous connaissons.

Notre baba au rhum est polonais.

La bonne reine est elle aussi à l’origine d’un plat, salé cette fois. Friande de vol-au-vent, elle souhaitait pouvoir les manger en une seule bouchée. Son cuisinier lui a donc confectionné de petits vol-au-vent, devenu désormais les fameuses « bouchées à la reine ».

Il y a donc bien une différence entre un « vol-au-vent » et une « bouchée à la reine ».

Pour finir, la grande place Stanislas à Nancy, célèbre aujourd’hui la mémoire du Duc de Lorraine et père de la reine Marie Leszczynska. Pourtant, c’est lui-même qui l’a faite construire en l’honneur de Louis XV. Une statue du monarque représentait en général romain, trônait donc au milieu de la place jusqu’à la révolution. Après quoi, elle fut remplacer par celle du roi déchu de Pologne.

La place Louis XV, est aujourd’hui la place Stanislas.

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